Les critères essentiels pour la mise en place du déficit foncier

Le déficit foncier est un dispositif permettant aux propriétaires de biens immobiliers locatifs de réduire leur impôt sur le revenu en déduisant certaines charges liées à ces biens. Pour profiter efficacement de cette mesure, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs critères lors de sa mise en place. Dans cet article, nous aborderons les éléments clés pour réussir l’optimisation de son déficit foncier.


La nature des biens concernés


Pour bénéficier du déficit foncier, il faut être propriétaire de biens immobiliers destinés à la location. Les biens peuvent être des appartements, des maisons ou encore des locaux professionnels. Il est important de noter que seuls les biens loués nus sont éligibles au déficit foncier, c’est-à-dire sans meubles ni équipements.



Le régime d’imposition des revenus fonciers


Deux régimes d’imposition des revenus fonciers existent : le régime micro-foncier et le régime réel. Le choix entre ces deux options a une incidence directe sur la façon dont vous allez pouvoir utiliser votre déficit foncier.

Le régime micro-foncier

Ce régime s’applique automatiquement si vos revenus fonciers annuels ne dépassent pas un certain montant (15 000 €). Il propose un abattement forfaitaire de 30% sur les revenus fonciers pour tenir compte des charges supportées par le propriétaire. Toutefois, dans ce cas, vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles ni utiliser votre déficit foncier.

Le régime réel

Si vos revenus fonciers annuels dépassent le seuil du micro-foncier, ou si vous décidez d’opter volontairement pour ce régime, vous pourrez alors déclarer et déduire vos charges réelles, ainsi qu’utiliser votre déficit foncier. Cependant, il sera nécessaire de tenir une comptabilité précise et de conserver les justificatifs des dépenses engagées.



Les charges déductibles pour la constitution du déficit foncier


Pour constituer un déficit foncier, seules certaines charges sont déductibles des revenus fonciers. Voici une liste non exhaustive de ces charges :

  • les intérêts d’emprunt pour l’acquisition ou la réparation du bien;
  • les frais de gestion (frais d’agence, de syndic, etc.);
  • les travaux d’amélioration, d’entretien et de réparation du bien;
  • les taxes foncières;
  • les provisions pour charges de copropriété non récupérables auprès des locataires;
  • les primes d’assurance;
  • les frais de procédure en cas de contentieux avec le locataire.

En revanche, certaines dépenses ne sont pas déductibles et ne peuvent donc pas contribuer à la constitution d’un déficit foncier :

  • les frais de notaire liés à l’achat du bien;
  • les travaux ayant pour objet d’agrandir le bien;
  • les dépenses liées aux équipements ou au mobilier (sauf si elles concernent des éléments indissociables du bien).



Les conditions d’utilisation et d’imputation du déficit foncier


Une fois que vous avez constitué un déficit foncier, il est important de connaître les règles qui régissent son utilisation afin d’en tirer le meilleur parti. Voici les principales conditions à respecter :

  1. Le déficit foncier doit être imputé en priorité sur les revenus fonciers de l’année en cours. Si le déficit excède ces revenus, le solde peut être reporté sur les revenus fonciers des 10 années suivantes.
  2. Le montant maximum de déficit foncier imputable sur le revenu global (autres revenus que les revenus fonciers) est plafonné à 10 700 € par an.
  3. En cas de cession du bien immobilier, les déficits fonciers non encore utilisés sont perdus.
  4. Si vous bénéficiez d’autres dispositifs de défiscalisation immobilière (type Pinel, Malraux, etc.), l’utilisation de votre déficit foncier peut être soumise à certaines restrictions.



Les obligations déclaratives pour bénéficier du déficit foncier


Pour profiter du déficit foncier, il est nécessaire de respecter certaines obligations déclaratives auprès de l’administration fiscale. Vous devez notamment :

  • déclarer vos revenus fonciers et les charges déductibles sur le formulaire n°2044 (ou 2044 spéciale pour certains cas particuliers);
  • joindre cette déclaration à votre déclaration de revenus;
  • conserver les justificatifs des dépenses engagées pour constituer votre déficit foncier pendant au moins 3 ans après la dernière imputation du déficit.

En somme, la mise en place d’un déficit foncier est une démarche qui nécessite une bonne connaissance des règles applicables et une gestion rigoureuse des biens immobiliers concernés. En maîtrisant ces critères, vous pourrez optimiser votre fiscalité et réaliser des économies significatives sur votre impôt sur le revenu.